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ETA Ouvrard Fontenit  Une faucheuse andaineuse de 9 m à l’avant d’une ensileuse

Chaque côté de la faucheuse comprend deux tapis qui convergent vers une trappe pour former l’andain. Une scie centrale sépare la végétation en deux.
Chaque côté de la faucheuse comprend deux tapis qui convergent vers une trappe pour former l’andain. Une scie centrale sépare la végétation en deux. (© D.L.)
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L’ETA vendéenne Ouvrard Fontenit utilise, depuis quatre saisons, une faucheuse andaineuse Honey Bee à tapis de 9 m de large, attelée à une ancienne ensileuse. Un matériel de plus en plus demandé, notamment pour la récolte de cultures porte-graines.

« Nous avons fait l’acquisition de cette faucheuse andaineuse Honey Bee de 9 m de large en 2021, pour récolter des parcelles de colza semence, se souvient Paul Ouvrard, l’un des quatre associés de l’ETA Ouvrard Fontenit, basée à Mouchamps, en Vendée. L’objectif était de répondre à la demande d’agriculteurs de notre secteur qui se lançaient dans une culture contractualisée. Au départ, nous pensions l’installer sur un tracteur roulant en marche arrière et pourvu d’un poste de conduite inversé. Finalement, l’adaptation sur une ensileuse s’est imposée comme une solution plus avantageuse. Le chauffeur est plus à l’aise pour la conduite, et il dispose d’une meilleure visibilité sur la coupe. Nous avions justement une machine de réforme en parc, il ne restait que le montage à réaliser ! »

« Le montage de la faucheuse de 9 m sur l’ensileuse offre une bonne visibilité sur la coupe et plus de confort au chauffeur », souligne Paul Ouvrard, un des quatre associés de l’ETA. (© D.L.)

Relevage de tracteur

L’automotrice utilisée est une John Deere 7250 datant de 2010, qui avait déjà effectué plusieurs campagnes d’ensilage et affichait alors 3 000 heures au compteur. Pour l’attelage de la faucheuse, l’entreprise a supprimé le rotor afin d’installer un relevage de tracteur ainsi qu’un boîtier d’entraînement avec renvoi d’angle à 90°. Une pompe hydraulique a été placée sur la sortie de la prise de force. Elle entraîne tous les éléments de la coupe. Pour gagner en capacité, un réservoir d’huile supplémentaire a également été monté sur l’aile droite de la cabine, avec un radiateur de refroidissement.

La faucheuse forme deux andains de chaque côté de la machine. La végétation repose sur les tiges coupées et l’air circule facilement à l’intérieur. (© D.L.)
L’entreprise a supprimé le rotor de l’ensileuse pour installer un relevage de tracteur, ainsi qu’un boîtier de renvoi d’angle pour l’entraînement. (© D.L.)
En sortie du boîtier, cette pompe hydraulique alimente tous les éléments de la faucheuse. L’ETA a aussi ajouté un réservoir d’huile supplémentaire. (© D.L.)

Deux andains de chaque côté

Cette faucheuse possède une barre de coupe classique à sections, ainsi que deux demi-rabatteurs à droite et à gauche, séparés par une scie verticale pour couper la végétation. L’ensemble est en effet divisé en deux parties indépendantes, comprenant chacune deux tapis de transport souples qui convergent vers une trappe. Les plantes coupées passent par ces deux trappes et retombent au sol pour créer deux andains. « L’un des points forts de ce matériel est d’être capable de former deux andains, situés de chaque côté de la machine, ajoute Paul Ouvrard. Pour la qualité du séchage, c’est nettement plus efficace qu’un seul gros andain central. Le volume de végétation est moindre, et l’air circule davantage à l’intérieur. L’objectif est donc de couper les cultures assez haut, juste sous les premières siliques quand il s’agit de colza, par exemple. L’andain repose alors au sommet des tiges et reste bien aéré par le dessous. »

Confortable à conduire

Techniquement, ce matériel est modulable et autorise le déplacement latéral des tapis pour changer la configuration en créant un ou deux andains, avec dépose à droite, à gauche ou au centre. La modification nécessite un passage de deux à trois heures en atelier. Ce changement pourrait s’envisager pour répondre à des besoins spécifiques liés à de nouvelles cultures, mais, pour l’instant, l’ETA ne l’a jamais fait. À bord de l’ensileuse, le chauffeur visualise bien toute la largeur de travail. La cabine accueille un boîtier de commandes électrohydrauliques, dont toutes les fonctions de pilotage sont reprises au niveau du monolevier d’origine. « C’est très confortable à conduire, commente Étienne Merlet, l’un des chauffeurs de la machine. Cela se rapproche vraiment d’une ensileuse et, en bonnes conditions, je peux travailler jusqu’à 9 km/h. Nous utilisons aussi le guidage pour respecter les trajectoires. La coupe est portée par deux roues de jauge de chaque côté qui assurent le suivi du terrain. J’ajuste la vitesse des tapis et celle des rabatteurs selon le volume de végétation. L’objectif est de réaliser des andains réguliers en déposant les plantes en douceur pour éviter l’égrainage. »

En cabine, un boîtier centralise toutes les fonctions électrohydrauliques et les commandes ont été connectées au mono-levier de l’ensileuse. (© D.L.)

Des planches de 9 m

Les parcelles de semences sont constituées de planches de 9 m de largeur contenant les rangs femelles, implantées en alternance avec des planches de rangs mâles mesurant 3 m. Ces dernières sont broyées, et seules les planches femelles sont récoltées. Quand l’ETA Ouvrard Fontenit réalise le semis, le conducteur de la machine conserve le tracé GPS qui est réutilisé ensuite à la récolte. Lors du fauchage, il peut, quand il le souhaite, inverser le sens des tapis afin, par exemple, de renvoyer toute la matière sur le même andain. Une fonction utile pour terminer de faucher les parcelles en pointe, quand l’ensileuse doit se décaler sur un côté pour ne pas reprendre les andains formés au passage précédent.

Les andains sont repris avec un pick-up monté sur une moissonneuse. (© D.L.)

Cet ensemble est aujourd’hui très utilisé dans des parcelles de porte-graines : colza, lin, graminées fourragères, luzerne, etc. Des clients contactent également l’entreprise pour des céréales, que ce soit en bio ou en conventionnel. La technique est notamment intéressante dans les champs très enherbés, car les adventices sèchent dans l’andain. Ainsi, lors du passage de la moissonneuse, ces mauvaises herbes ont alors presque complètement disparu.

Dans les cultures de porte-graines, les planches femelles à récolter mesurent 9 m de large, et sont implantées en alternance avec des bandes mâles de 3 m, broyées au préalable. (© D.L.)

Afin de réduire l’encombrement de l’automotrice et d’éviter de rouler sur les andains, l’ETA a également équipé les quatre roues de pneus étroits, mesurant 380 mm de largeur. La majorité des récoltes se faisant en été sur terrains secs, les problèmes d’adhérence sont rares. Toutefois, le chauffeur reconnaît qu’il se méfie des zones humides rencontrées parfois. Les andains sont laissés au sol pendant trois à cinq jours. Un délai nécessaire pour que tous les grains arrivent à maturité. La moisson peut alors commencer. L’ETA dispose d’un pick-up Idass de 3 m de largeur, installé sur l’une de ses moissonneuses-batteuses. « Le chauffeur reprend les andains un par un, explique Paul Ouvrard. C’est généralement assez rapide, car le volume de végétation est restreint. Il faut travailler dans le bon sens en tenant compte de l’orientation initiale des tiges au moment du dépôt de l’andain. Aujourd’hui, cette faucheuse est de plus en plus demandée, et nous rayonnons jusqu’à 50 km autour du siège de l’entreprise. En 2024, l’ETA a récolté ainsi plus de 500 ha, toutes cultures confondues. Nous espérons augmenter ce chiffre l’année prochaine. »

Les roues sont équipées de pneus étroits de 380 mm. L’adhérence est parfois limitée sur sol humide. (© D.L.)
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