Depuis 1978, date de sa création par Jacques et Marie-Paule Fétis, le groupe nantais Fétis a rencontré un certain succès. Il a démarré et s’est fait connaître par sa raison sociale Secodi. Une petite équipe de quatre personnes distribuait alors et réparait les moteurs diesels des bateaux de l’Erdre et de la Loire. Fétis s’est aujourd’hui diversifié jusqu’à intervenir sur l’intégralité de la chaîne de transmission de puissance des machines. Il compte à présent un effectif de 691 collaborateurs. Il est implanté dans neuf pays et a annoncé un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros en 2023. Resté intégralement aux mains de la famille du fondateur, le groupe est désormais dirigé par Damien Fétis, le président, et Évrard Fétis, le vice-président, qui ont pris la suite de leurs parents en 2017. Les dirigeants poursuivent le développement de l’entreprise en répondant aux besoins d’une clientèle diversifiée de constructeurs, de réparateurs ou d’utilisateurs de machines mobiles.

Un réseau national de 8 agences
En tant que distributeur officiel des moteurs Perkins pour la France, la Finlande, l’Estonie, la Turquie, l’Espagne ainsi que l’Afrique centrale et de l’Ouest, Secodi s'intéresse à l’intégralité des problèmes de sa clientèle liés à la chaîne cinématique des machines non routières. L’entreprise a ajouté à son offre de services la distribution et la réparation de pannes hydrauliques, électroniques et mécaniques. Elle est ainsi agréée pour intervenir sur des composants de Bosch Rexroth, Danfoss, Linde, Bondioli & Pavesi, Poclain Hydraulics, Carraro et Dana. Dans cette transformation, Secodi a multiplié ses agences et en compte désormais huit, implantées aux abords des grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nancy, Beauvais et Nantes). Chacune d’elles dispose d’une équipe d’une dizaine de personnes capables d’assurer l’accueil au comptoir, mais aussi de réparer des machines dans l’atelier, sur le site du client, voire sur le lieu de la panne. « Nous comptons parmi nos clients des concessionnaires de machines agricoles, explique Damien Fétis. Leurs mécaniciens ont une très fine connaissance des matériels qu’ils revendent. Nous intervenons en partenariat avec eux en tant que spécialiste de la chaîne cinématique. Par exemple, nous réparons pour eux une pompe hydrostatique ou fournissons une pompe échange standard pour réduire le temps d’immobilisation de la machine. Nous avons aussi des accords avec certains constructeurs de machines de niche ou de petites séries pour assurer leur après-vente. » En plus d’accéder aux lots de pièces détachées nécessaires aux interventions, les ateliers de Secodi disposent de bancs d’essai leur permettant de réaliser des diagnostics, d’assurer des réglages et de contrôler que les composants réparés restent conformes aux spécifications des constructeurs. En outre, un centre logistique centralisé est capable de traiter une centaine de commandes par jour. Il dispose, sur 8 500 m de linéaires, d’un stock de 85 000 articles comprenant 20 000 références.
L’accompagnement des innovations
Dintec, filiale de Fétis Group, trouve, pour sa part, sa clientèle auprès des constructeurs de machines mobiles. Elle intervient en appui à leurs bureaux d’études lorsque ceux-ci ont besoin d’une expertise complémentaire pour mener à bien un projet innovant en matière de motorisation, d’hydraulique, d’électrification ou de robotisation. Avec son effectif de 142 personnes, basé en France, mais aussi en Allemagne, en Espagne et au Canada, elle a accompagné une multitude de projets auprès de constructeurs de toutes tailles. Elle a pris part à des sujets tels que la reconception de systèmes hydrauliques pour les rendre plus performants, ou encore l’intégration de transmissions mécaniques ou électriques. Sa capacité à décarboner les systèmes fait partie des expertises qu’elle met en avant. Ses équipes pluridisciplinaires, comptant des ingénieurs spécialisés, des développeurs de logiciels, des chefs de projet, mais aussi des monteurs, peuvent aller très loin dans l’accompagnement de projets. « Nous nous définissons comme des intégrateurs de solutions innovantes pour la décarbonation, souligne Damien Fétis. Nos clients constructeurs connaissent parfaitement leurs applications et les besoins de leurs clients. Nous intervenons en tant que spécialiste système de propulsion, en complémentarité de leurs équipes. Grâce à nos savoir-faire en multitechnologie, nous pouvons leur apporter une solution à un coût compétitif et avec une approche dédiée. » Ses équipes ont ainsi collaboré au développement du Loadix, le robot de manutention de la filiale ManuRob du groupe M-extend. Sur un tel projet, les ingénieurs de Dintec peuvent intervenir tout au long du cycle de vie du produit. Débutant très en amont, au moment de l’étude du produit, leur collaboration peut se poursuivre dans la construction et la mise au point de prototypes, puis dans les phases de production. Ils apportent leurs expertises dans la mise en place de la chaîne d’approvisionnement de composants et peuvent même proposer de produire des sous-ensembles sur les deux sites industriels que compte l’entreprise à La Chevrolière (Loire-Atlantique). Si besoin, les équipes de Secodi prennent le relais pour assurer le service après-vente.

Des briques technologiques pour la décarbonation
Dintec a également entrepris de développer des briques technologiques pouvant s’intégrer dans différentes machines. La première est un dispositif anticollision baptisé « Odas ». Celui-ci est destiné à sécuriser la navigation autonome d’une machine robotisée. En fonction des exigences de l’application, il peut être paramétré avec des niveaux de sécurité plus ou moins élevés. D’autres, tel qu’un contrôleur de tâches, sont en cours de développement. L’agriculture de précision fait également partie des domaines de compétence de Dintec. L’entreprise a ainsi développé des solutions Isobus sur des machines de pulvérisation, d’entretien des vignes, en épandage et en travail du sol. Elle a, par exemple, travaillé avec le constructeur Thievin à la mise au point du bloc hydraulique et de l’électronique contrôlant toutes les fonctions d’une benne à partir d’un terminal de commande Isobus. En plus du bennage, le chauffeur peut ainsi piloter le déploiement de la béquille ou de la barre anti-encastrement, mais aussi gérer la suspension hydraulique, l’essieu suiveur forcé ou l’alimentation des feux et du gyrophare.
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