L’ETA Nizan, située à Mordelles, en Ille-et-Vilaine, possède trois automoteurs de marque Artec et réalise entre 8 000 et 10 000 ha de traitement chaque année. Un tiers environ des prestations de pulvérisation se faisant au départ de l’entreprise, les responsables de la société ont décidé de créer un espace spécifique pour remplir la cuve et préparer la bouillie.
« Nous n’avions pas de références, ni de modèles à suivre, explique Serge Nizan, ancien gérant de la société tout juste retraité. Notre installation se veut avant tout pratique et adaptée à notre mode de fonctionnement. »
Une aire bétonnée multifonction
L’idée initiale était de consacrer une zone spécifique pour la pulvérisation, sous un hangar réservé au stockage du matériel. Le même espace sert donc à la fois à garer deux automoteurs et à remplir les cuves des pulvérisateurs avant de partir sur les chantiers. Pour se protéger d’un risque éventuel de débordement, l’aire bétonnée a été façonnée avec deux zones de rétention rectangulaires de 4 x 9 m pouvant accueillir un pulvérisateur. Chacune d'elles est entourée, sur trois côtés, d’une marche d’une douzaine de centimètres. L’accès se fait par une rampe sur le quatrième côté.
« Grâce aux marches et au dénivelé, la capacité de rétention est de 3 000 L de chaque côté, souligne Vincent Ollivier, l’un des trois cogérants actuels. Donc, si un tuyau se rompt ou si l’opérateur oublie de fermer la vanne quand le pulvérisateur se remplit, le liquide restera cantonné dans l’aire de remplissage. Les deux zones sont interconnectées en partie haute : ainsi, si l’une déborde, l’écoulement se fera en direction de l’autre, soit une capacité totale de rétention de 6 000 L. »
Clapet antiretour
L’ETA a également prévu, au fond de chaque zone, un puisard pour repomper le liquide. Jusqu’à présent, ils n’ont jamais servi. Au fond de ce même local se trouve une cuve verticale d’eau claire de 13 000 L de capacité. L’eau provient d’un captage, et le remplissage s’effectue par le haut avec un flotteur qui coupe l’alimentation quand le niveau est atteint. Ainsi, aucun retour d’eau souillée n’est possible. Un tuyau branché au bas de la cuve amène l’eau jusqu’à une vanne placée entre les deux zones de remplissage. Le chauffeur connecte son pulvérisateur via un tuyau souple équipé d’un raccord pompier d'un diamètre de deux pouces. Il programme ensuite la quantité à pomper par le pulvérisateur.
Chaque appareil se dote d’un clapet antiretour pour éviter tout risque de contamination de la cuve par la bouillie. Le local phyto est situé dans un autre bâtiment juste en face du hangar, à une quinzaine de mètres environ de l’aire de remplissage. Le chauffeur prend uniquement les bidons dont il a besoin et ramène le tout à côté du pulvérisateur pour préparer la bouillie.
« Quelques jours avant l’intervention, l’agriculteur, ou le technicien de sa coopérative, nous apporte les produits accompagnés des fiches de préconisation, ajoute Vincent Ollivier. Nous nous organisons pour avoir le moins de stock possible au siège de l’entreprise et demandons à l’agriculteur de revenir chercher les excédents au plus vite. Cet espace dédié à la pulvérisation s’avère plutôt bien conçu. Au moment de sa construction, l’entreprise n’avait que deux pulvérisateurs ; aujourd’hui, il y en a trois, pour deux zones de remplissage, mais il est rare que tous les appareils soient ici en même temps. Tout le fond du local est utilisé pour stocker des pièces pour les machines, ainsi que des jeux de pneus supplémentaires. C’est assez commode d’avoir tout sous la main. »