Située à Esbarres, dans le sud de la Côte-d’Or, l’ETA La Louvière a été créée en 2016. Elle compte aujourd’hui quatre associés et quatre salariés permanents. Cette entreprise propose tous types de prestations, du travail du sol à la récolte. Depuis quatre ans, elle a vu les demandes de fauchage évoluer avec l’essor des unités de méthanisation dans son secteur d’intervention. « De plus en plus d’agriculteurs nous demandent de récolter de nouvelles cultures qu’ils implantent en dérobée, explique Valentin Lanneau, l’un des associés. Mais certaines sont relativement difficiles à faucher en raison d’un volume de végétation important, comparé à celui d’un fourrage classique. Cela arrive par exemple à l’automne avec des mélanges très fournis à base de sorgho. Parfois, c’est la longueur des tiges qui pose des problèmes d’enroulement ou de dégagement, notamment au printemps, avec certaines variétés de seigle qui dépassent les 2 m de haut. Nous avions auparavant un groupe de fauche standard qui convenait bien pour les prairies. Mais, avec ces nouvelles cultures, il a vite montré ses limites. »
Boîtiers de transmission renforcés
En 2023, pour éviter ces problèmes de bourrage devenus fréquents sur certaines cultures, Valentin Lanneau décide, avec ses associés, de chercher une faucheuse plus adaptée aux gros volumes. Au mois de novembre, ils se rendent au salon Agritechnica, en Allemagne, où la société Claas leur présente le groupe de fauche Disco 9700 RC Auto Swather. Ce modèle de type papillon dispose de boîtiers de transmission renforcés d’une capacité de 500 ch. Les tapis à l’arrière ont une profondeur de 1,1 m et sont doublement inclinés afin d’offrir plus de débit et un meilleur dégagement. Le module arrière est associé, à l’avant, à une faucheuse frontale Disco 3600 FRC. L’ensemble coupe sur une largeur totale de 9,5 m. « Nous voulions un modèle avec conditionneur à rouleaux, car nous récoltons aussi beaucoup de luzerne, en bio comme en conventionnel, souligne Florian Jacquet, autre associé de l’ETA. Les rouleaux sont mieux adaptés à ce type de fourrage fragile. Sur cette faucheuse, le conditionneur est presque aussi large que le lamier, alors que, sur la plupart des machines standards, il est souvent plus étroit. Ce rétrécissement limite alors le passage du fourrage. Ici, ce n’est pas le cas. Le constructeur a aussi prévu un double entraînement du conditionneur pour éviter qu’il peine en conditions difficiles. »
Un tracteur de 420 ch
Le groupe de fauche est attelé derrière un tracteur Fendt 942 de 420 ch. « Il ne faut pas moins car, parfois, c’est lui qui peine, précise Julien Joly, le chauffeur de l’ensemble. Ce matériel est Isobus : toutes les fonctions des faucheuses avant et arrière apparaissent à l’écran en cabine. Les réglages comme la pression au sol sont assez intuitifs. J’ajuste également la vitesse des tapis au volume d’herbe, afin de créer un andain homogène. Tout se commande avec le joystick du tracteur. Je roule jusqu’à 15 ou 16 km/h, y compris dans des seigles ou des ray-grass abondants. Dans les virages, les éléments à l’arrière se décalent automatiquement pour suivre la trajectoire de la faucheuse frontale. En bout de champ, j’enregistre les temporisations des séquences entre les parties avant et arrière, c’est très confortable. » La largeur de dépôt est réglable depuis la cabine entre 2,5 et 3 m. Pour les chantiers destinés au fanage, les tapis peuvent se relever hydrauliquement depuis la cabine, afin d’étaler l’herbe sur toute la largeur de travail. Côté entretien, la faucheuse arrière est équipée d’un graissage centralisé. Le chauffeur ne s’occupe donc que des cardans et de la faucheuse frontale. Le changement de couteaux est facilité par un dispositif de démontage rapide. Seul le réglage des conditionneurs reste mécanique. Ce nouveau groupe de fauche est annoncé pour des débits de chantier allant jusqu’à 50 t de matière brute par hectare. Une performance qu’il semble atteindre sans difficulté, selon les associés de l’ETA La Louvière. « Il nous faut désormais ce type de machine pour répondre aux besoins de nos clients, conclut Valentin Lanneau. Avec la méthanisation, la saison de fauche s’étale pendant presque dix mois de l’année. Et la demande pourrait encore s’amplifier. »