Xavier, agriculteur dans l’Oise, cultive 245 ha avec un large panel de cultures. Dans son exploitation, les matériels remplissent leur office pendant un bon nombre d’années, en particulier certains tracteurs comme son New Holland M135 de 1998, deux Renault Ares de 2000 et 2004, ou encore un Claas Axion 840 de 2013. Malgré leur âge avancé, Xavier les a équipés de packs d’autoguidage Trimble EZ-Steer et de consoles de la marque pour optimiser leur utilisation, alors qu’ils n’étaient pas prédisposés d’usine à les recevoir.
Quelques modifications pour le montage
Cette non-prédisposition a nécessité quelques légères modifications. En effet, le kit d’autoguidage comprend une antenne, une console, un contrôleur et un moteur. La roulette entraînée par un moteur électrique est plaquée contre la périphérie du volant pour faire tourner ce dernier. Le contrôleur transmet au moteur les informations relatives à la géolocalisation de l’antenne et de la console pour corriger les écarts par rapport à la trajectoire souhaitée. Ces éléments sont à fixer et à relier, sur le toit et en cabine. Quatre supports sont nécessaires : un sur le toit pour l’antenne et trois en cabine pour la console, le contrôleur et le moteur. Sur le Claas Axion de Xavier, c’est la concession Agri Santerre qui a fait le montage, à l’occasion de la vente d’une console. En revanche, l’exploitant a réalisé lui-même les supports pour les Renault Ares et le New Holland. Vient ensuite l’installation du faisceau. Xavier a fait passer le câble reliant l’antenne et la console dans le montant droit de la cabine de chaque tracteur. Cependant, les câbles, qui ont des longueurs fixes, sont parfois trop longs, ce qui engendre du désordre en cabine. Aujourd’hui, quatre tracteurs de l’exploitation sont équipés pour recevoir le guidage. Enfin, pour passer un ensemble d’un tracteur à l’autre, l’agriculteur compte une demi-heure.
Le GPS pour toutes les tâches
Xavier possède aujourd’hui quatre consoles. La plus ancienne, une barre de guidage EZ-Guide 500 en signal Egnos, date de 2004. Achetée à l’origine pour jalonner les parcelles, elle est aujourd’hui employée pour les semis de couverts végétaux. Une console FM-750 d’autoguidage, elle aussi en signal Egnos, est affectée aux travaux de pulvérisation avec la coupure de tronçon. Enfin, une seconde console FM-750 ainsi qu’une FM-1000, toutes deux destinées à l’autoguidage en signal RTK, sont employées pour le travail du sol, le semis, la plantation des pommes de terre… Même au labour, Xavier réalise bien souvent son premier passage au GPS. Pour ce faire, deux EZ-Steer sont présents pour les quatre consoles qu’il transfère d’un tracteur à l’autre. Enfin, la ferme était avant en RTK radio et est passée en RTK modem pour une précision accrue. Le premier fonctionne avec des stations de base locales, à proximité des parcelles. Ces stations transmettent la correction au récepteur des engins par ondes radio FM. Xavier perdait parfois le signal dans certaines parcelles à cause de zones boisées ou bien du mauvais temps. Le RTK modem s’est donc imposé. Ici, la correction de position est transmise via le réseau de téléphonie mobile.
Des économies et moins de fatigue
Depuis qu’il a équipé ses tracteurs de l’autoguidage, l’agriculteur annonce avoir réduit ses coûts. Il mentionne ainsi des économies de semence, d’intrants ou encore de gazole. « J’estime avoir remboursé les 15 000 € investis dans un des systèmes d’autoguidage RTK dès la première année d’utilisation », souligne Xavier à titre d’exemple. Pour les intrants, il jalonne avec le GPS l’intégralité ses parcelles juste après le semis, le semoir ne permettant pas de le faire. Dans certains champs, il indique avoir gagné une largeur de pulvérisateur. En plus de ces économies budgétaires, c’est sur le gain de temps que l’exploitant attire notre attention. « Le fait de ne plus tenir le volant me permet de réaliser du travail de bureau dans les champs (mails, téléphone…), sans compter que je suis moins fatigué à la fin de la journée », explique-t-il.
Des réflexes à avoir pour prévenir le vol
Ayant constaté ces derniers temps une recrudescence des larcins autour de chez lui, Xavier se montre vigilant et accorde une attention supplémentaire à ses matériels. À ce titre, les tracteurs équipés sont rangés tous les soirs dans le bâtiment fermé. Même le midi, ceux qui restent au champ sont fermés à clé, et les antennes démontées du toit. Outre les complications d’ordre pratique liées aux vols de GPS, l’agriculteur signale des difficultés d’indemnisation auprès des assurances en cas de sinistre. En effet, les pertes ne sont jamais, ou très rarement, intégralement couvertes.
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