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Essai presse haute densité  Essai Krone BiG Pack 1290 HDP VC dans la paille : deep impact !

La BiG Pack 1290 dispose d’un boîtier de 1 280 ch afin de transmettre la force de compactage au piston, dont la cadence affiche 45 coups par minute.
La BiG Pack 1290 dispose d’un boîtier de 1 280 ch afin de transmettre la force de compactage au piston, dont la cadence affiche 45 coups par minute. (©H.E.)
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Krone équipe sa 5e mouture de presse à haute densité HDP, aussi appelée « NG » pour nouvelle génération, des organes qui ont forgé la notoriété de ces modèles depuis ces trente dernières années. La prise en main de la machine, compatible Isobus en standard, depuis le terminal du tracteur est rapide. Ludovic Guillaume, promoteur des ventes pour Krone France, nous a donné rendez-vous l’été dernier dans la Moselle pour prendre les commandes de la bête durant un après-midi dans la paille, après une présentation technique le matin.

Quoi de mieux que de se greffer sur une journée de démonstration du « BiG Tour » de Krone France pour apprécier les innovations apportées à ce best-seller de presse à balles cubiques la HDP. En 2024, Ludovic Guillaume, l'un des quatre promoteurs des ventes de la marque à la couronne pour la France, m’a donné rendez-vous dans l’est de l’Hexagone, non loin du Luxembourg, dans la Moselle, pour prendre en main la 5e et toute dernière génération de la BiG Pack, en version 1290 HDP VC. Malgré une météo capricieuse, nous avons pu tourner quelques heures dans la paille fraîchement andainée et séchée la veille par un petit vent d’ouest. Ludovic a pris le temps de me présenter durant la matinée les entrailles de la machine garée au milieu de la cour et attelée à un Valtra Q285 Full Black. 

La BiG Pack HDP NG représente la 5e génération de la presse à haute densité de Krone. En version 1290 VC, celle-ci confectionne des balles de 120 x 90 cm de section. (© H.E.)

Lorsque j'arrive ce matin-là en voiture, je remarque déjà, depuis le chemin menant à la ferme, le design différent de cette nouvelle génération « NG ». Hormis la forme des capots, la HDP NG est surtout reconnaissable par la couleur noire qu'arborent la partie haute de la machine ainsi que les garants sécurisant l’accès aux six noueurs. Je rejoins Ludovic, à pied d’œuvre pour préparer la bête. Les capots sont tous ouverts. Je repère d'emblée l'innovation apportée à cette HDP et inspirée de ses grandes sœurs HDP II : les deux stockages latéraux des pelotes de ficelle s’abaissent hydrauliquement au sol. Cette solution facilite le renouvellement des bobines et laisse aussi un accès aisé et sécurisé pour l’entretien de la machine, notamment lors de son soufflage.

Les fondamentaux présents

Notre machine de démonstration confectionne des balles d’une section de 120 x 90 cm. Elle bénéficie d’un équipement optionnel avancé, comprenant notamment un pack d'éclairage extérieur, mais aussi intérieur. En effet, en cas d'entretien ou de maintenance de nuit, des néons intégrés sous les capots garantissent la visibilité. En version VC, pour VariCut, notre HDP NG dispose d’un rotor à double étoile de 550 mm de diamètre.

Le long canal de 3,2 m des volets de serrage, dotés chacun de deux vérins, assure la compression des balles cubique à chaque coup de piston. (© H.E.)

Ce rotor en forme de « V » se dote d’une cassette pouvant recevoir jusqu’à 51 couteaux, soit une coupe théorique des brins de 23,5 mm. En plus des 2 x 15 rangements pour les pelotes de ficelle de 15 kg, la presse s’équipe ici de l’optionnelle extension de rangement, à l’arrière, vers la ceinture de serrage du canal, contenant six pelotes chacune, portant le nombre total à 42 bobines. Avant de monter en cabine et de partir au champ, je vous propose un rapide tour de la machine. Commençons par l’arrière du tracteur. La presse est ici attelée en hauteur avec une demi-sphère Scharmüller K80, limitant les à-coups en cabine. De série, la HDP puise son énergie hydraulique auprès du tracteur via une connexion Power Beyond, à signal de charge load sensing. Pour les autres branchements, c’est assez simple : un distributeur à simple effet pour le pick-up et deux autres à double effet pour l’inversion du rotor en cas de bourrage et pour la béquille hydraulique. Citons ensuite le freinage hydraulique à simple ligne, la prise pour la signalisation et celle de l’Isobus. Au travail, le pick-up alimente le rotor suivi du VFS.

Krone reste fidèle à son système de préchambre à capteur par frein éléctromagnétique déclenchant le VFS, dont la cinquième fourche ne transmet la marchandise dans le canal qu’une fois cette même préchambre chargée. Cette caractéristique permet de confectionner des balles uniformes grâce à des tranches d’épaisseur constante. Présentation faite, il est temps de partir au champ. Ah oui, j’oubliais ! Notez que, sur cette 5e génération, Krone a également retravaillé le nettoyage des six noueurs, lesquels sont isolés par un caisson afin d'assurer correctement cette opération à l’aide de deux imposants ventilateurs tournant en permacence. L’air est puisé par le haut, traverse les noueurs et collecte les brins qui sont expulsés de chaque côté de la machine. Allez, il est temps de prendre la route.

(© H.E.)

Pilotée depuis le terminal

Depuis le terminal tactile du Valtra, je passe la presse en mode route. Grâce à la connexion Power Beyond, l’essieu suiveur est débloqué par défaut. À partir de 25 km/h, ainsi qu’en marche arrière, celui-ci se bloque par sécurité, ce qui est très appréciable. Arrivé dans la parcelle, je passe en mode « champ » depuis le terminal. Là, le dessin de la presse s’affiche au centre de l’écran du tracteur, tandis que, sur le côté droit de la dalle, je dispose de plusieurs sous-menus, notamment pour ouvrir les capots, sélectionner les couteaux ou encore gérer le serrage du canal en « Manuel » ou en « Auto », mais nous y reviendrons après. Il est temps de démarrer la presse à l’aide de la prise de force du tracteur. Ludovic me rappelle que, sur la HDP, cette action s'opère en deux temps afin de lancer progressivement l’imposant volant d’inertie de 610 kg et toute la cinématique de la presse. En standard, il faut commencer au régime de 540 tr/min puis passer à 1 000 tr/min. Notre NG dispose de l’option d'assistance hydraulique nommée « Hydrostart ». Cette dernière s’active du bout des doigts depuis le terminal.

Depuis le poste de conduite, le chauffeur visualise l’entrée de la paille dans la machine et, en haut de la presse, le bon déroulement des noueurs via les catadioptres (© H.E.)

Je garde un œil sur le régime de la machine depuis l’affichage en bas à gauche de l’écran, puis, à 170 tr/min, je démarre la prise de force directement au régime de 1 000 tr/min. À ce stade, seuls la préchambre VFS et le piston sont entraînés. À partir de 650 tr/min, j’active, depuis le terminal, la tension de la courroie pour l’entraînement du pick-up et du rotor. Je le précise ici, mais vous le verrez dans la seconde partie de cet essai, cette cinématique séparée permet à Krone de protéger les organes de sa machine. Une fois la cavalerie en ordre de marche, je monte le régime moteur pour atteindre les 1 000 tr/min à la prise de force. La suite est assez simple. J’abaisse le pick-up via un fingertip et m’engage sur l’andain. C’est parti. Je dois avouer que je surveille la presse en faisant pivoter mon siège sur la droite, mais, avec la poussière et le rouleau supérieur du pick-up, les informations disponibles sur le terminal sont plus précises que ma simple observation.

Les parois latérales s'abaissent hydrauliquement pour faciliter le nettoyage, la maintenance et le remplissage des bobines de ficelle. (© H.E.)

Un schéma clair

À l'écran, la page principale dédiée à l'utilisation de la HDP est très ludique. Le schéma de la presse me permet de bien me repérer. Sur la partie haute, les deux barres verticales m’indiquent le bon remplissage du canal à gauche et à droite. Cette information est rapportée par les capteurs de charge sur les bielles du piston. Selon la taille des andains de paille, je peux augmenter ou non l’allure de l’ensemble tracteur-presse. Une barre horizontale m’informe du taux de remplissage du VFS, tandis qu’un point d’exclamation m’indique son déclenchement. Dans cette parcelle, les andains sont espacés de 9 m, et le rendement de paille est moyen. Pour atteindre un « coup de VFS » de 1 pour 1, c’est-à-dire une montée de fourche par coup de piston, je dois augmenter mon allure pour atteindre le point de rendement optimal de la machine. Celui-ci varie selon l’hétérogénéité de la parcelle, mais l’objectif est de l’atteindre sans le dépasser. Dans notre cas, je roule entre 13 et 15 km/h. Je trouve dommage que la vitesse d’avancement ne soit pas affichée sur la page de la presse. Je suis obligé de tourner la tête vers le tableau de bord du tracteur pour obtenir cette information. Bon, j’avoue qu'en prenant mes marques je ne regarde plus trop l’allure du tracteur.

La HDP se contrôle intégralement depuis le terminal tactile compatible Isobus, via différents menus dédiés, par exemple, à la consigne de serrage du canal, au choix des couteaux ou à la longueur des bottes. (© H.E.)
Au travail, le chauffeur dispose, sur une même page, du niveau de remplissage droite/gauche, de la charge de la courroie du rotor, du remplissage du VFS et de sa charge, du nombre de plis et de leur épaisseur. (© H.E.)

Pression ou pourcentage

Le chauffeur dispose de deux stratégies de conduite pour presser : le mode manuel, avec la pression du canal de serrage en bars (sachant que la pression maximale est de 185 bar), est utilisé lorsque le canal est vide, pour le remplir. Le mode automatique, à mon sens le plus simple à utiliser, détermine un pourcentage de serrage des balles. La longueur du canal de 3,2 m au niveau des volets permet, selon le constructeur, de confectionner des balles bien denses. La précédente retient la balle en cours, mais, surtout, les volets latéraux et supérieurs de la presse maintiennent la matière dans le canal.

Les informations notées en bleu, comme la consigne de charge du canal ou la longueur des bottes, peuvent être modifiées directement depuis la page principale. (© H.E.)

Dans mon cas, ce jour-là, dans une paille de blé, j’ai réalisé des balles d'une densité moyenne de 500 kg en ayant opté pour le mode automatique à 60 % de charge du canal, tout en conservant une allure en dessous du rendement de 1 pour 1 de la machine. De quoi générer de la densité sans trop user la mécanique. Le capteur d’humidité oscillait entre 8 et 10 %. Après la réalisation d'un bon nombre de bottes, je m’habitue à l’ensemble, et c’est ensuite un vrai jeu d’enfant. Évidemment, je n’ai eu que la partie simple du boulot, la conduite. Comme la journée s’achevait et que je devais reprendre la route, Ludovic s’est occupé de la tâche ingrate : souffler la machine avant le retour de la pluie. Le graissage automatique l'a dispensé de l'utilisation de la pompe à graisse, hormis pour l’arbre à cardans. Ce dernier, fourni par Walterscheid, bénéficie d'une lubrification pour 60 heures, sans renouvellement. En attendant, l’agriculteur a pu rentrer sa paille au sec, et Ludovic a poursuivi ses démonstrations une fois le beau temps revenu.

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