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Seconde main  Noremat Magistra d'occasions : des épareuses prévues pour un usage intensif

Noremat Magistra d'occasions : des épareuses prévues pour un usage intensif
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Depuis sa première présentation en 1998, la famille d’épareuses Magistra du constructeur meurthe-et-mosellans Noremat constitue le plus gros des ventes parmi les modèles à destination des usages intensifs.

L'épareuse Magistra se décline actuellement en sept versions, de 5,5 à 8,3 m de portée horizontale, et reçoit trois configurations de bras. Les Magistra présentes sur le marché de l’occasion proviennent essentiellement d’entreprises spécialisées dans ce type de prestation, ainsi que des collectivités. Nous nous sommes rendus chez Maneko, à Toul, société qui effectue le reconditionnement et la remise en état des machines reprises par les commerciaux de Noremat, afin de recueillir les points à vérifier avant un achat en occasion. 

Les points clés 

Scrutez la machine sous toutes les coutures

L’épareuse Magistra du constructeur Noremat étant conçue pour les usages intensifs, elle peut se trouver sur le marché de l’occasion avec un nombre d’heures au compteur très important. Un premier coup d’œil donne déjà une idée de l’entretien et de l’attention globalement portés à l’outil. Attelez si possible la machine, car cette étape primordiale va permettre de visualiser plus facilement l’ensemble des composants. Lors du dépliage du bras et de ses différents mouvements hydrauliques, assurez-vous de l’absence d'un jeu excessif au niveau des axes et des bagues. Le mieux est d’actionner tous les mouvements les uns après les autres. En présence d’une usure importante, un bruit de succion, produit par la graisse, peut être entendu. D’ailleurs, cette dernière doit être présente aux différents points d’entretien de la machine. La deuxième partie des vérifications concerne le bâti en lui-même. Avec le temps et une conduite énergique, des soudures peuvent présenter des points de fatigue malgré les différents systèmes de protection intégrés à l’épareuse. Suivez du regard les cordons de soudure. L’attelage de la Magistra s’effectue dans tous les cas sur le pont arrière du tracteur par un châssis d'adaptation. Sur les modèles équipés d’un balancier télescopique, assurez-vous de l’état des patins en téflon en déployant l’extension et en surveillant d’éventuels mouvements parasites.

Suivez du regard les différentes soudures à la recherche d’éventuelles fissures.
L’attelage d’une Magistra s’effectue directement et exclusivement sur le pont arrière du tracteur.
Surveillez l'absence d'un jeu important au niveau des différents axes.

Vérifiez les éléments de sécurité

Sur une épareuse, comme sur tous les outils utilisant une prise de force, les pièces en mouvement sont source de nombreux dangers. Lors d’un achat, pensez à vérifier la présence de la plaque de conformité « CE » ou les traces qu'il en reste, car elle peut avoir disparu. En cas d’accident, son absence peut poser d’importants soucis. Sur la prise de force, le cardan doit être équipé de sa protection pour éviter les risques d’enroulement. Pensez à jeter un œil au système d’éclairage, dont la présence est obligatoire pour circuler sur le domaine public. Sur le groupe de broyage, des bavettes doivent limiter les projections sur l’avant et l’arrière du rotor. Des protections pour les déplacements sont aussi installées sur certains équipements comme le sécateur ou le lamier.

Les bavettes de protection doivent toujours être en place.

Des niveaux d’usure très variables selon les conditions de travail

Les Magistra peuvent s’équiper d’un large choix d’outils, dont le changement s’opère rapidement grâce à l’attelage semi-automatique. Contrôlez l’état global des différents groupes de broyage. Si leur structure a connu des modifications, attention à la perte de conformité. Surveillez la forme du carter. En cas d’utilisation dans des conditions difficiles, celui-ci peut s’être déformé, voire laisser apparaître des cassures. Le rotor est lui aussi un marqueur important des conditions d’utilisation antérieures de l’épareuse. Si la partie centrale présente de nombreux impacts et une usure importante, son équilibrage peut avoir été modifié et être à l'origine d'une usure prématurée de l’outil. De même, inspectez le support accueillant les pièces travaillantes : une forte usure peut entraîner la perte des marteaux ou des fléaux avec des conséquences potentiellement graves. Faites tourner à la main le rouleau palpeur pour contrôler l’état de ses roulements et vérifiez la présence de la boulonnerie de réglage de la hauteur de coupe. Prévoyez également l'ouverture du carter protégeant la courroie d’entraînement afin d'examiner son état et celui des poulies dont les dents peuvent montrer des signes d'usure prononcés. À l’essai, pensez à tester les deux sens de rotation du rotor et assurez-vous d’un équilibrage correct par l’absence de vibration au régime de travail.

L’aspect global du groupe de broyage donne une idée des travaux qu’il a effectués.
Le carter peut, comme ici, avoir été déformé par les impacts de corps étrangers.
Sur le côté extérieur du groupe, de la graisse doit être visible au niveau du roulement.

À la recherche des fuites

Avec les nombreux flexibles et les conditions parfois agressives d’utilisation, le système hydraulique peut être soumis à rude épreuve. Lors de l’inspection globale, contrôlez l’absence de fuite. Si l’épareuse a été remisée au même endroit pendant un certain temps, scrutez le sol à la recherche d’éventuelles marques d’huile. Dans la mesure du possible, mettez en route le groupe de broyage pour vous assurer que son entraînement hydraulique s’opère sans difficulté. Si vous en avez l’occasion, testez la machine dans de la végétation. La couleur et le niveau de l’huile, visibles par un œilleton, donnent aussi une indication de l’attention portée à l’épareuse. En cas d’utilisation de plusieurs outils, l’huile peut avoir été polluée plus facilement. Soulevez la prégrille du radiateur hydraulique pour sonder l’état de ce dernier.

Vérifiez l’absence de fuites sur les différents flexibles ainsi que sur la pompe hydraulique.
Le niveau et la couleur de l’huile sont facilement visibles par cet œilleton.
Soulevez la prégrille du radiateur pour contrôler son état.

Calendrier des évolutions

1998

Présentation du modèle Maxibra 73T, de 7,30 m de portée horizontale.

2003

Lancement du groupe de broyage Unibroyeur 1250, de 1,25 m de large.

2004

Nouvelle pompe d’entraînement du rotor, de 46 cm3, et des mouvements, de 23 cm3.

2005

Passage au nom Magistra avec :

- système de sécurité en marche arrière à double pression d’effacement ;

- tarage s’ajustant selon la position du bras ;

- remplacement des axes de 30 et 40 mm par des pièces respectivement de 40 et 50 mm pour améliorer la portance ;

- apparition du passe-cloison sur le balancier pour faciliter le coulissement des flexibles dans le télescope.

2010

- Apparition de la commande digitale avec intégration d’un compteur horaire, d’une jauge de température et d’une sécurité de surchauffe de série.

- La commande de balayage devient proportionnelle pour une meilleure progressivité.

2017

- Nouveau design avec utilisation d'un capot en PEHD.

- L’axe devient traversant sur le mouvement d’orientation du bras.

- Double accumulateur sur la suspension oléopneumatique.

- Optimisation du refroidissement avec grilles latérales et refroidisseur incliné.

 

Avis d’expert

Vincent Girardey, animateur des ventes « matériels d'occasion » chez Noremat

« Les épareuses Magistra étant destinées à des usages intensifs, il est parfois possible de trouver des occasions affichant plus de 8 500 heures de fonctionnement. Cependant, si les machines sont correctement utilisées, les vérifications lors d’un achat de seconde main sont relativement classiques, avec la surveillance de l’état global de la structure, du système hydraulique et du groupe de broyage. En tant que constructeur, nous portons une attention particulière à l'ensemble des éléments de sécurité. Toutes les machines sont remises en conformité avant leur commercialisation. Dans la mesure du possible, il est intéressant de privilégier les modèles d’après-2005 qui sont équipés de la sécurité marche arrière, leur vieillissement étant moins prématuré. Nous accentuons les contrôles sur les épareuses dotées d’un rotor à marteaux pour le bois, car celles-ci subissent souvent plus de contraintes. »

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