Contenu réservé aux abonnés

Robot de traite d'occasion  Seconde jeunesse pour le robot de traite Lely Astronaut A4

La remise en état d'un robot de traite exige des compétences techniques.
La remise en état d'un robot de traite exige des compétences techniques. (©Matériel Agricole)
Pour lire l'intégralité de cet article,

Quelles précautions prendre avant d’acquérir un robot de traite de seconde main ? Matériel Agricole vous livre ici les principales étapes d’un reconditionnement dans le cadre du programme Lely Taurus.

Le marché des robots de traite d’occasion souffre aujourd’hui d’un défaut d’offre. La disponibilité de ce type de matériel suivrait la courbe des ventes d’automates neufs, avec sept à dix ans de décalage. Quelles précautions prendre avant d’acquérir un appareil de seconde main ? Matériel Agricole vous livre ici les principales étapes d’un reconditionnement dans le cadre du programme Lely Taurus. Cette opération nécessite de 50 à 80 heures de travail pour un technicien qualifié.

VÉRIFICATIONS D’USAGE

Le technicien opère un premier coup d’œil à réception du robot d’occasion. Il remplace systématiquement l’ensemble des consommables ayant été en contact avec le lait. Les pièces les plus changées comprennent la membrane de la pompe à lait, les tuyaux à lait, les manchons en silicone, les brosses de nettoyage des trayons, les cordes de décrochage des manchons et, occasionnellement, les joints de vérin. Tout grincement du bras a pour conséquence le changement des roulements concernés. En outre, l’opérateur remplace éventuellement le ou les axes éprouvés et redresse les pièces métalliques tordues. De façon systématique, il change la sangle noire et les autres éléments du système de translation maintenant le bras.

Les pièces de la structure sont vérifiées. Celles en mauvais état, comme ici la porte de l’armoire de commandes, sont remplacées.
Les pièces de la structure sont vérifiées. Celles en mauvais état, comme ici la porte de l’armoire de commandes, sont remplacées.

LAVAGE EN PROFONDEUR

Le technicien procède au démontage des principaux organes du robot, des capots, des goulottes. L’automate subit ensuite un lavage de fond en comble au nettoyeur haute pression pour éliminer poussières, bouses, aliments et traces de nuisibles. Les détergents utilisés sont compatibles avec un usage alimentaire. L’opérateur consacre la plus grande partie des 15 heures de nettoyage requises aux organes travaillant en permanence : le bras, la pompe à lait et le système de désinfection vapeur Pura accumulant le calcaire.

Le calcaire et les résidus de matières fécales se révèlent particulièrement tenaces, mais le technicien chargé du reconditionnement finit pourtant par en venir à bout.
Pour ne pas l’exposer aux jets à haute pression, l’opérateur dépoussière à la main la carte électronique de l’armoire de contrôle du robot.

OPTIONS COMPLÉMENTAIRES LORS DU REMONTAGE

Pendant la phase de séchage, l’opérateur procède au remontage de tous les organes. Il ajoute, à la demande du client, les options non montées sur le robot d’occasion, telles que le compteur cellulaire MQCC, la désinfection à la vapeur Pura des manchons, le nettoyage automatique de la pompe à vide, l’identification du système de suivi de rumination et d’activité ou encore le système de pesée des vaches Gravitor. Le technicien réinitialise les données enregistrées puis met à jour le programme avec la version la plus récente dont bénéficient aujourd’hui les robots Astronaut A5.

S’il n’en est pas pourvu, le robot d’occasion peut recevoir sur demande le système M4Use de séparation et de stockage individuel de lait non commercialisable.

UNITÉ CENTRALE : LE CENTRE NÉVRALGIQUE DU ROBOT

Le technicien procède au remplacement de la pompe à vide et à l’installation éventuelle du système de lavage de cet organe (désormais de série) si l’automate n’en est pas doté. Le chauffe-eau peut lui aussi être changé, selon son historique ou en cas d’eau très chargée en calcaire ou en fer. Les pompes de désinfection des brosses et du circuit du lait sont révisées comme lors d’une opération de maintenance, avec changement des membranes. L'opérateur procède ensuite à un dépoussiérage de l’armoire électrique de l’unité centrale et au nettoyage des filtres à air, classique et carbone. Ce dernier est chargé d’adapter aux exigences alimentaires l’air utilisé notamment pour vidanger le conduit de lait.

 

PHASES DE TEST ET DE REMISE EN ROUTE

Une fois le remontage achevé, l’opérateur alimente le robot reconditionné en électricité, en eau et en air avant d'en tester la bonne marche. Cette mise sous tension prolongée permet de vérifier le bon fonctionnement de l’électronique. Le technicien vérifie notamment l'état de la pompe à vide, laquelle doit atteindre un certain débit, préconisé par le référentiel Certi’Traite, afin de garantir un niveau de dépression suffisant. Il teste également la capacité de détection du laser embarqué sur le bras à l’aide d’une fausse mamelle. Une fois l’appareil d’occasion mis en place chez l’acquéreur, l’installateur procède lui aussi à une série de tests. Par exemple, il calibre une nouvelle fois les débitmètres dosant les produits de lavage acide et alcalin, la pression du réseau d’eau potable n’étant pas la même partout.

EXEMPLES DE MATERIELS D'OCCASION :

LELY ASTRONAUT A4 (TAURUS)

LELY ASTRONAUT A4 PRESTIGE (TAURUS)

LELY ASTRONAUT A3 (TAURUS)

LA CERTIFICATION « LELY TAURUS » DÉLÉGUÉE AU RÉSEAU

Compte tenu du niveau de technicité requis pour remettre en état un automate de traite, peu d’éleveurs se risquent à cette entreprise. La certification des robots de traite Lely d’occasion, baptisée « Taurus », a été mise en place par la marque voici une dizaine d’années. Le programme qui lui est associé consiste à reconditionner un robot de traite d’occasion selon un cahier des charges prédéfini. Cette opération était jusque-là exclusivement effectuée à l’usine de production, aux Pays-Bas. Les préoccupations environnementales et le coût élevé du transport des machines d’occasion ont néanmoins décidé le constructeur à changer de mode opératoire. Lely est donc en train de mettre en place une certification « Taurus » pour les reconditionnements opérés dans le réseau. Au cours des deux dernières années, deux établissements pilotes dans le monde, dont le Lely Center de Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), ont ainsi appliqué le cahier des charges Lely Taurus, tout en adaptant ce dernier aux conditions locales. « Aujourd’hui, un robot certifié “Taurus” dispose de la même fiabilité et de la même garantie d’un an qu’un automate neuf. À l’issue de cette année de supervision, l’utilisateur peut souscrire un contrat de maintenance auprès du concessionnaire dans les mêmes conditions que l’acquéreur d’un automate neuf. Qu’il s’agisse d’un robot neuf ou d’un appareil d’occasion, nous proposons en outre les mêmes conseils d’implantation, une formation aux nouveaux utilisateurs et des contrats d’entretien identiques », détaille Guillaume Chabra, manager du Lely Center de Bain-de-Bretagne. Cet établissement a déjà certifié une vingtaine de robots au cours des deux dernières années et prévoit une quinzaine de reconditionnements pour la seule année 2019. En raison de l’orientation positive du marché, ce nombre pourrait bien doubler voire tripler rapidement. Pour ce distributeur, l’objectif à plus long terme s’élève à deux robots certifiés par semaine.

AVIS D’EXPERT

TIPHENN CIVI, responsable commercial Lely France SAS

« Aujourd’hui en France, la robotisation concerne sept nouvelles installations de traite sur dix. En 2018, le marché national du robot neuf a atteint de 700 à 800 unités. Les robots Lely actuellement en fonctionnement dans l’Hexagone sont principalement les Astronaut A4 (60 % environ), loin devant les récents Astronaut A5 (moins de 20 %) et les modèles plus anciens (A2, A3 et A3 Next, environ 20 %). L’arrivée des robots Astronaut A5 en 2018 a dynamisé le renouvellement des machines. Les 17 Lely Centers français sont tous capables de reconditionner des robots. Mais, pour l’instant, un seul d’entre eux est autorisé à suivre le cahier des charges “Taurus” (voir encadré). Jusqu’à présent, Lely commercialisait au bas mot 50 machines d’occasion. Mais, pour 2019, le constructeur prévoit d’en écouler au minimum 150 unités. Le coût d’un robot d’occasion Lely démarre à 70 000 € HT, selon son niveau d’équipement. Un appareil neuf se négocie plutôt entre 115 000 et 140 000 € HT en fonction des options choisies. Nous estimons que le marché français des robots d’occasion représente une activité d’environ 15 à 20 M€ par an, contre 100 M€ dans le neuf. »

CALENDRIER DES ÉVOLUTIONS DU ROBOT LELY ASTRONAUT

1992 (Pays-Bas) et 1995 (France)

Lancement des Astronaut A1 puis A2, à bras horizontal. Le logiciel de gestion T4C apparaît en 2003.

 

Réagir à cet article

description abonnement 1 euros
Dans ma ferme
Une fois par mois, des témoignages d’agriculteurs et utilisateurs de matériels neufs et d’occasions, logiciels et solutions innovantes

Les dernières annonces de matériel agricole d'occasion

description abonnement 1 euros