Le châssis, la cabine
La VSL 14 repose sur un châssis parcourant toute la longueur de l’automotrice. Son dimensionnement généreux doit lui permettre, en principe, de vieillir sans présenter de signe de fatigue. Cette mélangeuse compte deux roues motrices, à l’arrière. Le pont et les réducteurs sont eux aussi largement dimensionnés. Assurez-vous que leur vidange ait été effectuée à intervalles réguliers. L’essieu directeur, à l’avant, profite d’une suspension à lames. Contrôlez simplement l’état de celles-ci. Concernant la cabine, la dotation en équipements se limite au nécessaire. Toutefois, certaines machines bénéficient de la climatisation. Testez-la, ainsi que toutes les commandes. Contrôlez l’état des pneumatiques et de l’éclairage, si vous envisagez de circuler sur la voie publique. Les VSL reçoivent un parechoc arrière monté sur ressort. Lorsque celui-ci rencontre un obstacle, le moteur est aussitôt coupé afin d’éviter un accident. Vérifiez le fonctionnement de cette sécurité en poussant sur le tube mobile.



Le moteur, la transmission
Cette mélangeuse automotrice est animée par un moteur Deutz AG à six cylindres, développant 208 ch. Certaines machines RMH reçoivent des blocs d’origine Volvo. Le refroidissement du moteur, ainsi que celui du circuit hydraulique, est assuré par un imposant pack d’échangeurs placé sur le flanc du compartiment moteur. Vous pouvez tirer la jauge pour juger de l’état de l’huile et vous assurer de l’absence de « mayonnaise », résultant d’un passage d’eau dans l’huile. Retirez le filtre à air de son compartiment. Son état vous en dira long sur le soin apporté par l’ancien propriétaire, dans le cas d’une machine n’ayant pas bénéficié de révisions par un revendeur. Si nécessaire, le remplacement des courroies s’effectue directement en ouvrant la trappe à droite du compartiment moteur. Les pompes dédiées à la transmission hydrostatique et à l’animation des organes de l’automotrice sont alimentées par un réservoir disposé au-dessus du moteur. Juste en dessous, six filtres sont facilement accessibles pour leur remplacement. Assurez-vous que cette opération a été effectuée à intervalles réguliers et que les niveaux d’huile sont corrects.



La fraise
La fraise constitue l’organe qui mérite le plus d’attention. En effet, elle est particulièrement sollicitée lors du chargement de la mélangeuse. Son principal ennemi : les corps étrangers. Ceux-ci peuvent causer de graves dégâts. Inspectez d’abord les protections autour de la fraise. Celles-ci ne doivent pas être déformées, et le carter mobile doit s’ouvrir et se fermer sans problème. Contrôlez ensuite la lame d’usure placée sous la fraise. Assurez-vous de l’absence de jeu dans les paliers de cette dernière, lesquels nécessiteraient, dans le cas contraire, un remplacement. Les cercles en acier, sur les deux extrémités de la fraise, risquent, lorsqu’ils présentent une usure avancée, de laisser passer de la matière autour de l’axe de support, ce qui pourrait endommager les roulements de paliers. Si besoin, la fraise pourra être déposée et équilibrée afin de lui garantir un fonctionnement sans vibrations. Son carter, à l'arrière, devra lui aussi être inspecté. Chez RMH, il est constitué d’acier inoxydable de série. Enfin, vérifiez l’état des sections chargées du désilage et du défibrage des balles de foin ou de paille. Leur remplacement peut être négocié lors de l’achat.



Le convoyeur, la cuve
Le convoyeur, acheminant la matière entre la fraise et la cuve, est constitué d’un tapis en caoutchouc sur lequel des barrettes sont collées par vulcanisation. Les corps étrangers, présentant le même risque que sur la fraise, peuvent le détériorer. Regardez si le tapis est correctement centré dans le convoyeur. Celui-ci repose sur une tôle de fond qui, exposée à l'effet abrasif de la matière chargée, peut s'user et nécessiter, par conséquent, d'être remplacée. Contrôlez l’absence de fuite au niveau des vérins et de marques importantes sur leurs tiges. Quant à la cuve, inspectez son état global. Jugez du degré d'usure de la vis de mélange et de ses couteaux. S'ils sont en bon état, ces derniers limiteront la puissance absorbée lors du mélange et les efforts imposés à la mécanique. Contrôlez les tapis de déchargement, dont les chaînes et les barrettes peuvent s’user ou se déformer, tout comme leurs noix d’entraînement. Les moteurs hydrauliques sont reliés aux arbres d’entraînement par des flectors limitant les efforts sur leurs fixations. Assurez-vous du bon coulissement des trappes de vidange et de l’état correct de leurs vérins.



Calendrier des évolutions
1956
La société israélienne RMH Lachish Industries Co. Ltd. est créée. Elle se consacre à la fabrication d’équipements dédiés à l’alimentation du bétail.
1981
RMH produit sa première mélangeuse automotrice. Cette machine était déjà capable de collecter les différents ingrédients de la ration en toute autonomie, grâce à sa fraise de désilage.
2000
RMH France est fondée. Cette filiale distribue les machines d’alimentation du bétail en France, en Belgique et au Luxembourg. Elle conserve également un stock de pièces détachées pour le marché européen.
Avis d’expert
Jean-René Mazurkiewicz, fondateur d’Aveo Occasion et concessionnaire de la marque RMH à travers la société Dombagri
« Cette RMH VSL 14 est une machine un petit peu ancienne puisqu’elle date de 2008. Mais ce sont des automotrices qui vieillissent très bien. Nous en suivons plusieurs qui affichent plus de 15 000 heures au compteur. Tout est surdimensionné pour tenir dans le temps. Ces machines sont fabriquées en Israël. Là-bas, elles tournent sur de très grands élevages et sont éprouvées dans des usages intensifs. La partie la plus sensible est la fraise, puisqu’elle est la première exposée, en particulier aux corps étrangers. Nous avons constaté qu’elle est souvent plus usée d’un côté que de l’autre. Ceci vient probablement des habitudes de conduite de chaque utilisateur. Nous effectuons l’entretien de la plupart des automotrices de nos clients, ce qui nous permet de garantir leur qualité quand nous les proposons en occasion. Nous leur offrons systématiquement une révision complète avant de les revendre. L’entretien est la clé de la longévité de ce type de machine. Il ne faut surtout pas lésiner sur le remplacement des couteaux. Même si cela paraît cher sur le moment, cette opération permet d’économiser du carburant et de limiter les efforts sur les organes de désilage et de mélange. C’est une stratégie payante sur le long terme. En plus, la ration est mieux mélangée, sans défibrage excessif. »