Lemken Zirkon-Solitair : Combiné bichonné, semis sans difficulté

Le semoir Solitair 9 couplé à la herse rotative Zirkon a su s’implanter dans nos campagnes. Ce combiné de semis signé Lemken est en effet très apprécié des agriculteurs ayant opté pour des techniques culturales conventionnelles. Il peut opérer aussi bien au mois d’août sur sols secs lors des semis de colza qu'en décembre sur du labour, en conditions plus humides, pour les semis tardifs de blé. Si vous êtes en quête d'un tel combiné de semis, soyez attentifs à plusieurs points, car certains modèles sur le marché de l'occasion ont plus de 20 ans et avoisinent les 5 000 ha. Nous sommes allés à la rencontre de Jean-Luc Farges, chef de produit chez Lemken France, afin de vous donner les clés pour réaliser le bon diagnostic de votre potentielle acquisition.

Même le plus petit modèle, à savoir la version portée fixe de 3 m, peut réaliser un bon nombre d’hectares par an. Ici, l’entreprise TPG Agri Services sème du blé dans l’Eure. (© TPG Agri Services)

Un semoir modulable

Le semoir Solitair 9 peut être combiné à la herse rotative Zirkon ainsi qu’au déchaumeur à disques Heliodor. Sur un châssis semi-porté, il accepte également le déchaumeur à dents Kristall et le vibroculteur System-Kompaktor. Il est possible d'utiliser le semoir seul, qui sera alors équipé d’un système d’attelage à trois points et d’un essieu. Le Solitair 12, de même génération, repose quant à lui sur un châssis semi-porté recevant uniquement la rampe de semis, de 8 à 12 m, sans outils frontaux.

Le Lemken Solitair 9 peut aussi être combiné au déchaumeur à disques Heliodor de la marque, formant alors un ensemble semi-porté. (© Lemken)

Le Lemken Solitair 9 sans outil frontal est alors équipé d’un système d’attelage à trois points et d’un essieu. (© Lemken)

Le Lemken Solitair 12 propose des largeurs de travail de 8 à 12 m avec une trémie de 5 800 L, un interrang de 12,5 ou 15 cm, et une compatibilité Isobus. (© Lemken)

Zirkon : un premier diagnostic visuel rapide

La herse rotative, outil animé et souvent repliable, nécessite une observation méticuleuse. Un tour global de la machine et l'inspection de son châssis (soudures refaites, fissures, peintures passée et écaillée…) vous permettent d'évaluer son état de conservation. Vérifiez les éléments clés de la machine : les dents. Assurez-vous que leur degré d’usure est acceptable, qu’elles sont toutes présentes et qu’aucune n'est cassée. À titre indicatif, Lemken préconise de changer ces pièces lorsqu'elles ne mesurent plus que 12 cm. Jetez ensuite un œil aux plaques latérales. En cas d’usure trop importante, elles peuvent être rechargées ou changées. Contrôlez l’état du rouleau et de ses décrotteurs. En matière de fluides, vérifiez que le lamier soit sec et qu’il ne présente pas de fuite. De même, surveillez les flexibles et leurs raccords en recherchant d'éventuelles fuites d’huile. À l’inverse, des graisseurs gras indiquent un graissage régulier (croisillons de cardan, axes…).

Un petit tour de la machine que vous convoitez vous donnera d’ores et déjà une idée de son état de conservation. (© A.G.)

Assurez-vous que les plaques latérales ne soient pas trop usées. Sur la photo ci-dessus, par exemple, elles n’ont que quelques dizaines d’hectares. (© TPG Agri Services)

Penchez-vous sous la machine et vérifiez l’état des dents. N’hésitez pas à sortir votre mètre ! (© TPG Agri Services)

Des vérifications plus approfondies sur la herse

Afin de vous assurer que le propriétaire entretenait bien la machine, n’hésitez pas à vérifier les niveaux. Examinez le niveau d’huile du boîtier, en dévissant la vis de contrôle sur le côté. Pour ce qui est du lamier, la graisse doit arriver à mi-épaisseur des pignons. Vérifiez également la présence du système de fixation rapide des dents. Celui-ci ne doit pas être trop rouillé, ni grippé. Si le combiné est accroché ou si son propriétaire est en mesure de l'atteler pour vous, faites tourner la herse afin de traquer tout bruit suspect (claquements, frottements…). Si le terrain le permet, faites fonctionner le rouleau au sol, sans poser les dents, et assurez-vous que les roulements ne grincent pas. Enfin, recherchez un potentiel jeu entre les différentes pièces, telles que les axes des traceurs et des efface-traces, ou encore les supports de racleurs du rouleau. Terminez par un petit tour des goupilles, nécessaires au réglage des efface-traces, de la barre niveleuse et du terrage.

Si la herse Zirkon est équipée du système de montage rapide, essayez-le en démontant et remontant une dent. (© TPG Agri Services)

Les racleurs doivent effleurer le rouleau et être fixés solidement par deux boulons à leur support. (© A.G.)

Assurez-vous que l’intégralité des goupilles de réglage soient présentes pour le réglage des efface-traces. (© TPG Agri Services)

Qui dit herse rotative, dit vidange

Poursuivez votre diagnostic en vous renseignant auprès du vendeur sur les vidanges passées. Lamier et boîtiers exigent une attention particulière pour une longévité maximale. Le premier doit être vidangé toutes les 4 000 heures, et les seconds toutes les 200 heures de préférence (maximum 500 heures) ou une fois par an. Le lamier doit contenir 11 L de graisse liquide par mètre. Le boîtier central accueille 7,5 L d’huile, et les boîtiers latéraux 1,8 L. L’huile synthétique à utiliser est la Mobil SHC 632.

Les boîtiers sont à vidanger toutes les 200 heures (500 h max.) ou tous les ans. Le niveau se vérifie avec le bouchon, sur le côté, se dévissant à la clé. (© TPG Agri Services)

La vidange du lamier interviendra toutes les 4 000 heures. Ici, sur un modèle de 3 m, il contient 33 L de graisse liquide. (© TPG Agri Services)

Dans le cas où la herse rotative est restée longtemps à l’arrêt, des fuites de graisse liquide du lamier peuvent être constatées au niveau des paliers de dents. (© A.G.)

Les témoins d’un semoir en bon état

Comme pour la herse rotative, un petit tour du semoir vous informera déjà sur son état général. Prêtez tout d’abord attention à l’aspect esthétique de la machine : la peinture, les soudures, les tuyaux et leurs raccords, ainsi que la présence d'éventuelles fissures. Observez en détail la turbine, à la recherche de suintements d’huile qui pourraient indiquer une inversion des branchements (entre le push et le pull). Assurez-vous qu’aucun faisceau n'est arraché et que leurs protections sont toujours en place. Veillez à ce que les béquilles du semoir soient bien présentes, car celles-ci s'avèrent pratiques si vous souhaitez le décrocher de sa herse. Enfin, ne négligez pas les petits éléments, parfois cassés, tels que les feux ou les poignées du couvercle de la trémie.

Faites le tour du combiné et inspectez son état général pour vous faire une première idée du suivi d'entretien par son ancien propriétaire. (© TPG Agri Services)

Soyez attentifs à la turbine en vous assurant que celle-ci ne perd pas d’huile et qu’il n’y a pas de suintements. (© TPG Agri Services)

Suivez les différents câbles : ceux-ci ne doivent pas être sectionnés, ni leurs protections endommagées. (© A.G.)

Un œil plus attentif pour l’élément semeur

Les éléments semeurs, forts sollicités au travail et composés d’une multitude de pièces, doivent faire l'objet d'une inspection minutieuse. Bougez le parallélogramme à la main. S'il y a du jeu, les bagues seront à changer. Aucun jour ne doit être visible entre les deux disques, à l'avant. De même, assurez-vous que leurs racleurs ne sont pas trop usés. Des roulettes plombeuses aux bâtons cassés indiquent un travail en conditions pierreuses. Les silex, surtout, abîment le bandage en caoutchouc et devront être changés si leur usure est importante. Terminez par la herse de recouvrement, s’il y en a une. Vérifiez que les dents, toutes présentes et bien fixées, ne sont ni cassées, ni trop usées. Enfin, assurez-vous du serrage correct de la boulonnerie et de la présence de l'ensemble des goupilles (parallélogramme et réglage de la herse).

L’élément semeur, monté sur parallélogramme, comporte une multitude de pièces et mérite une attention particulière. (© TPG Agri Services)

Attention aux combinés ayant dormi dehors

Si l’ensemble que vous convoitez n’était pas à l’abri chaque nuit, il se peut que des stigmates soient visibles sur le semoir. Petite anecdote, la lune, en plus de la pluie et du gel, abîme les plastiques ! De ce fait, faites attention à l’état des tuyaux reliant têtes de distribution et éléments semeurs, car il se pourrait qu'ils se soient rigidifiés et aient craquelé. Il en va de même pour l’intégralité des pièces en plastique de la machine. Du côté des modèles semi-portés particulièrement, des traces de rouille peuvent apparaître sur les tiges des vérins à cause de la pluie. Une fois en mouvement, ces tiges piquetées détériorent les joints des vérins, créant des fuites.

Attention aux tuyaux, les variations météorologiques les abîment. Ici, nous constatons que certains ont été remplacés. (© A.G.)

Sur ce Lemken Solitair 9 très récent et remisé la nuit, les tuyaux sont d’origine et encore bien souples. (© TPG Agri Services)

N'oubliez pas le boîtier !

Si le combiné n’est pas déjà accroché, n’hésitez pas à demander au vendeur de brancher au moins le terminal du semoir sur un tracteur. Naviguez à l'intérieur quelques minutes afin de tester certaines fonctionnalités. Essayez les boutons ainsi que l’écran tactile, selon les générations. Il est possible que les Led soient parfois capricieuses. Enfin, vous pouvez jeter un œil à l’état des faisceaux.