Corentin Rioual travaille depuis deux ans en tant que chauffeur au sein de l’ETA de l’Iroise, dirigée par Erwan Raguenes. Passionné par le matériel depuis son plus jeune âge, il suit un bac pro en agroéquipement au lycée costarmoricain de Pommerit, puis un BTS génie des équipements agricoles au lycée agricole de Derval, dans la Loire-Atlantique. Après des stages en ferme dans le cadre de son bac pro, il effectue sa première saison de moisson dans une ETA à 16 ans. Le BTS lui donne ensuite l’opportunité de travailler en concession et chez un constructeur de matériels, en conception et développement.
« En complément du bac pro, mes deux années de BTS m’ont apporté des acquis en agronomie. Je suis plus à l’aise pour prendre des décisions ou donner des conseils sur les stades d’intervention et la préparation de la terre », précise le jeune chauffeur.
Spécialisée dans les travaux agricoles du semis à la récolte, l’ETA de l’Iroise compte dix salariés et dispose d’un parc de matériels important : 7 moissonneuses-batteuses New Holland, 4 ensileuses (Claas et New Holland), 10 tracteurs (Massey Ferguson, Valtra et New Holland), 3 tonnes à lisier, 2 épandeurs à fumier…
Les prestations, des challenges à relever
Corentin Rioual réalise principalement des travaux de récolte et d’épandage de lisier, ainsi que des chantiers de TP.
« Chacun d’entre nous a des affinités avec des matériels et des activités. En ce qui me concerne, la récolte est source d’adrénaline en raison du rythme généré par le respect du planning et les contraintes climatiques. De plus, cette prestation implique une grande responsabilité vis-à-vis des clients. Quant à l’épandage de lisier, il constitue un vrai challenge compte tenu des volumes épandus, qui représentent un total de 81 000 m3 par an. Enfin, comme j’utilise des matériels performants – une moissonneuse-batteuse New Holland CX 8.70 avec une coupe de 6,6 m, une ensileuse à dix rangs New Holland FR 650 et une tonne à lisier Pichon de 20 m3 avec rampe à pendillards de 18 m et enfouisseur de 6 m –, je ne dois rien laisser au hasard », commente le salarié.
L’organisation du travail est bien rodée. Le matin, le jeune chauffeur commence par consulter le tableau d’affichage, renseigné par le responsable de l’entreprise, qui mentionne la machine concernée et le nom du client. Il prépare ensuite son matériel, vérifie les niveaux et prévoit un lot de consommables en cas de panne ou de casse.
« Nous sommes plusieurs chauffeurs pour la récolte, qui représente une surface annuelle de 1 920 ha. Nous nous entraidons afin d’optimiser les chantiers. De même, lorsque je suis en difficulté, je fais appel au mécanicien de l’entreprise », précise Corentin Rioual.
Des aptitudes relationnelles indispensables
À l’issue du chantier, il relève le compteur de la machine pour notifier les surfaces récoltées ou les volumes épandus, puis assure l’entretien quotidien de son matériel. Le responsable de l’entreprise enregistre les bons de chantier et connaît ainsi l’état d’avancement des prestations.
« Les chauffeurs ont un matériel dédié, selon leurs affinités. Cela les motive dans la réalisation du travail. Les plannings sont parfois réalisés à la demi-journée, c’est pourquoi ils doivent faire preuve de réactivité », souligne Erwan Raguenes, qui a repris l’entreprise en 2019.
Pour les chantiers de TP, Corentin Rioual se déplace au préalable pour visualiser le travail à effectuer en présence du client ou du prestataire. Il apprécie également ces prestations qui lui permettent de diversifier ses activités et de côtoyer une clientèle de particuliers.

« Compte tenu de la complexité des matériels, il est important d’avoir un bagage et de faire preuve d’ouverture d’esprit, constate-t-il. Le métier demande des compétences non seulement en entretien et en conduite, mais aussi des aptitudes relationnelles avec les clients. »
Il ne tarit pas d’éloges sur son métier, qui lui apporte de multiples satisfactions et dont il vante l'intérêt à l’extérieur pour changer la perception, parfois très éloignée de la réalité, que peut en avoir la société. Depuis quatre ans, il est jury du CQP (certificat de qualification professionnelle) conducteur d’engins au lycée Le Nivot, dans le Finistère, et se sent ainsi valorisé dans sa fonction.
« Ce métier implique passion, motivation et satisfaction du travail bien fait. Cela m’anime tous les jours. Il nécessite aussi de la rigueur et beaucoup de patience. Étant attaché à mon territoire, j’apprécie cette chance de ne pas avoir un bureau fixe, de travailler dans un cadre agréable et de rencontrer une diversité de clients », conclut le jeune chauffeur.