Noremat a vécu une année 2023 plutôt satisfaisante, selon son directeur général, Olivier Abgrall, avec une bonne activité commerciale comparable au niveau de l'année précédente. « Nous bénéficions d'une bonne visibilité avec un carnet de commandes sur sept à huit mois », confie le dirigeant. Ce dernier reconnaît cependant que la gestion de la fabrication est restée complexe, avec des difficultés qui se sont prolongées sur les approvisionnements de certains composants. En croissance régulière depuis une décennie, l'activité recyclage et valorisation, menée en partenariat avec Jenz, a bondi en 2023 en raison de la montée en puissance des gros broyeurs rapides Valormax de la série BA, notamment mis en avant durant le dernier salon Pollutec.
Le partenariat avec Lindner porte lui aussi ses fruits : le modèle Lintrac 130, mis sur le marché fin 2021, trouve son public, son référencement par l'Union des groupements d’achats publics (Ugap) aidant. Le porteur VSV (également référencé par l'Ugap) enregistre pour sa part des ventes stables. Sa polyvalence est valorisée par la présence, notamment, du caisson d'aspiration et de collecte Jumbox. Celui-ci est utilisé dans la lutte contre les invasives et pour les travaux de collecte ciblés, sans que son encombrement soit mis en défaut sur les chantiers. L'offre autour du porteur sera encore augmentée pour renforcer les services rendus, la productivité et le retour sur investissement.
Belle progression à l'export
Le constructeur gagne des points en dehors des frontières. « Les volumes et le chiffre d'affaires réalisés à l'exportation sont en croissance régulière depuis une décennie. Ils pèsent autour de 15 % du CA, et entre 15 et 20 % de celui des bras d'épareuses. Après une année 2022 exceptionnelle, la progression a été maintenue en 2023. Nous exportons dans une quarantaine de pays en nous appuyant sur des partenaires », explique Olivier Abgrall.
Le directeur général demeure attentif aux tendances climatiques et géopolitiques pouvant impacter les ventes. Sur l'année écoulée, de belles performances ont été réalisées en République tchèque et en Slovaquie, dans les pays baltes, en Australie et en Écosse. Au Brésil, où une filiale a été implantée en 2015 dans la région de São Paulo, l'activité est stabilisée depuis deux ans. Noremat do Brasil s'adapte au marché avec la même philosophie, mais en fabriquant localement une machine spécifique qui complète le catalogue et en distribuant d'autres marques. Des concessions autoroutières sont désormais clientes.
Former et valoriser la marque « entreprise »
Sur le long terme, les indicateurs restent au vert grâce à la bonne image de l'entreprise et au travail réalisé par les équipiers, autour de 300 pour la seule entité Noremat, qui rencontre, comme de nombreux constructeurs et concessionnaires, des difficultés à recruter, notamment dans les métiers de la maintenance. Pour sortir de l'ornière et être visible auprès du public, l'entreprise agit sur plusieurs axes. Elle prône l'apprentissage. Celui-ci représente un vivier important puisque 15 % des collaborateurs en sont issus. En plus des services proposés par France Travail (ex-Pôle Emploi), Noremat a concrétisé, depuis quelques années, un cycle de formation pour les métiers de la maintenance avec l'organisme public et le pôle formation de l'UIMM(1) Lorraine, en partenariat avec Maneko et la CAL(2). « Nous exprimons nos besoins, et France Travail envoie des candidats demandeurs d'emploi en mesure de suivre le parcours de formation coconstruit par les entreprises. En contrepartie, nous nous engageons à recruter, ce que nous avons fait l'an passé avec deux collaborateurs », précise Olivier Abgrall.
Le constructeur travaille également sur l'inclusion avec APF Entreprises Ludres, une structure engagée dans l'insertion professionnelle et le handicap. Il valorise aussi sa marque employeur auprès du grand public et des jeunes. « Nous avons participé au salon La Ferme de Stan', à Nancy, organisé par les Jeunes Agriculteurs 54 afin de valoriser la ferme en ville et de sensibiliser les citadins. Durant trois jours dont un week-end, des collaborateurs de Noremat se sont relayés pour faire connaître l'entreprise et ses métiers en exposant deux matériels, dont un VSV, et en animant le stand avec un jeu », confie Guillaume Laurent, responsable marketing et communication. D'autres initiatives sont prises. Une équipe de salariés de Noremat a participé aux 24 Heures Vélo Skoda, une épreuve cycliste en relais sur le circuit du Mans où elle s'est classée 20e dans sa catégorie, avec 219 tours et 916 km parcourus.
Agir aujourd'hui pour demain
Parmi tous les dossiers ouverts par Noremat, celui de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) n'est pas en reste. L'entreprise citoyenne travaille sur des solutions plus écologiques de fauchage des bords de route et sur des procédés de valorisation de la biomasse, mais aussi sur des outils d'accompagnement et des actions en interne. Elle encourage ses clients à réduire les émissions des porteurs (tracteurs Lintrac et VSV) en livrant ces engins avec le plein de PUR-XTL fourni par Altens. Produit à partir de déchets, ce biocarburant induit des émissions de CO2 inférieures d'environ 90 % à celles d'un diesel fossile.
Le constructeur s'appuie également sur la société sœur Maneko et sur l'économie circulaire pour augmenter la durabilité de ses matériels grâce au reconditionnement de machines(3) et de pièces détachées. Il a démarré un bilan carbone complet en juillet 2023, portant sur l'ensemble de ses bâtiments et activités (scopes 1, 2 et 3) en suivant la méthode de l'Ademe.
Les émissions de ses activités sont comptabilisées. Un rapport va être finalisé. Ses conclusions permettront d'orienter les décisions de l'entreprise afin de réduire son empreinte carbone. Les collaborateurs, sensibilisés et impliqués, ont participé aux ateliers de la « Fresque du climat » lors de la dernière assemblée générale du groupe.
En fin d'année, ils ont aussi contribué au défi lancé pour réduire la consommation de kilowattheures. « Sur certains sites, la réduction d'énergie (gaz) a pu atteindre entre 10 et 30 % », souligne Guillaume Laurent. L'ensemble de ces mesures, associées à d'autres, est mis en route avec l'objectif d'atteindre une activité neutre en carbone.
(1) Union des industries et métiers de la métallurgie.
(2) Coopérative agricole lorraine.
(3) Une machine remanufacturée représente un gain de 80 % de CO2 par rapport à une machine neuve, selon les calculs de l'entreprise.